» En 2018 j’ai joué « Les Bijoux de pacotille « , monologue que j’ai écrit, et que Pauline Bureau a mis en scène (au Théâtre du Rond Point, au Théâtre Paris Villette, en tournée). C’était une histoire vraie de famille, une histoire de parents qui disparaissent, une histoire de fantômes qui restent. J’aime les histoires de fantômes, encore plus quand elles sont vraies, parce que ce sont des histoires, comme les contes, qui nous construisent, qui nous modèlent, tant qu’on ne sait plus si elles ont réellement existé.Forte de cette aventure, j’ai eu le désir, ou plutôt le désir m’est tombé dessus, d’invoquer le fantôme de ma Grand-mère. Femme marginale, qui avant d’être une grand-mère, a été une amoureuse passionnée puis délaissée, une mère aimante puis défaillante. Une femme qui quitte son travail, son foyer, ses enfants, parce qu’elle n’est plus regardée par son mari. Une femme qui risque sa vie pour une liberté chère payée.En invoquant ce fantôme, qui a flirté toute sa vie avec la mort, m’est venu celui de Marilyn Monroe, mythe interplanétaire, dont j’avais le poster dans ma chambre d’enfant, comme tout le monde, et qui me faisait fantasmer, comme chacun. Marilyn, qui a fait plus que flirté avec la mort, puisqu’elle l’a épousée avant même de vieillir.Ces deux figures se sont posé la question, chacune à leur manière, de la place à prendre dans ce monde en tant que femme, en tant que mère, en tant qu’actrice de sa vie, et la question du corps qui vieillit. Ces questions qui traversent les générations, et auxquelles je n’échappe pas aujourd’hui.Sur scène, il y aurait un piano, un micro, un peu de lumière, un petit décor. Faire spectacle avec peu de choses, pas de vidéo, mais des univers sonores qui évoquent Billy Wilder ou Chabrol, et des chansons chantées par des femmes, ou qui parlent d’elles. »
Céline Milliat Baumgartner